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R25 (1984-1992)

Un véritable succès. C'est ainsi que l'on peut qualifier la carrière de la Renault 25, vaisseau amiral du Losange des années 80. Malgré des débuts difficiles, elle aura su s'imposer dans le cercle très fermé des berlines Grandes Routières.
Par le 13/05/2009

Après les résultats en demi teinte du duo R20 et R30, Renault est contraint de mettre le paquet pour sortir une berline capable de concurrencer les allemandes dans le segment des "grandes routières", mais aussi pour infliger le coup de grâce a ses concurrentes françaises vieillissantes, les Peugeot 604 et Citroën CX.

C'est pour ces raisons que la R25 se devait d'être une voiture différente des autres et en avance sur son temps tout en étant pratique. Sous la houlette de Gaston Juchet, les designers réalisent une voiture originale (grâce en particulier à la fameuse lunette arrière en "bulle", chère aux Renault de cette époque) et dont le principal point fort est l'aérodynamisme. En effet, avec un coefficient de pénétration dans l'air (Cx) faible, la R25 a pu, tout en proposant des performances de haut niveau (Version V6 et comportement sain), maîtriser sa consommation (de 7l à 13l selon les versions).

Les aspects pratiques ne passent pas à la trappe, avec un habitacle vaste et lumineux, un hayon et une banquette rabattable.
L'intérieur justement est l'œuvre de Marcello Gandini (plus connu pour ses réalisations chez Lamborghini ou Maserati) et présente un dessin résolument moderne.
L'équipement sera avant-gardiste (peut être trop car les première R25 souffriront d'une fiabilité déplorable) et pléthorique, surtout sur les versions V6 ou Baccara.

Phase I (1984-1988) : "Une Voiture à Vivre"
 


La R25 TS, qui détiendra un temps le titre de voiture de série la plus aérodynamique du monde avec un Cx de 0.28, notamment grâce à l'absence de rétroviseur droit


En mars 1984 Renault sort sont nouveau haut de gamme en 3 versions essence et 2 diesels, avec 4 niveaux d'équipements.

La gamme s'organise ainsi :

• TS (Tourisme Standard) : Modèle de base essence, elle possède le moteur 4 cylindres 2.0L de 103 chevaux. Avec une vitesse maxi de 182 km/h et une consommation à 120km/h de 7.5l/100 km. L'équipement est limité, puisque la direction n’est pas assistée et les vitres sont manuelles.

• TD (Tourisme Diesel) : Modèle de base diesel, elle possède un moteur diesel atmosphérique 4 cylindres 2.0L de 64 chevaux. Malgré un rapport poids/puissance plutôt mauvais, il est agréable à conduire et peut atteindre 155km/h en vitesse de pointe. Il est surtout fiable et ne consomme que 7.1l/100 à 120 km/h. L’équipement est le même que sur la TS.

• GTS et GTD (Grand Tourisme Standard et Grand Tourisme Diesel) : La GTS dispose du même moteur que la TS et la GTD le même que la TD. Seul l’équipement est enrichit d’une direction assistée, des vitres électriques avant et du verrouillage centralisé des portes.

• GTX (Grand Tourisme luXe) : Modèle haut de gamme, elle possède un moteur 2.2L essence 4 cylindres développant 123 chevaux. La vitesse maxi est portée à 193km/h et la consommation reste raisonnable à 7.9l/100 à 120 km/h. L’équipement s’enrichit d’une synthèse vocale, de l’ordinateur de bord, de la condamnation des portes à distances, de jantes alliages, d’un volant cuir, d’appuis tête arrière intégrés et d’un béquet couleur carrosserie.

• Turbo Diesel : C’est en fait le même moteur que la TD mais suralimenté par un Turbo et qui porte la puissance à 85 chevaux. La vitesse maxi passe à 172km/h et la consommation baisse à 6.9l/100 km à 120km/h. L’équipement est le même que sur la GTX, hormis l’ordinateur de bord qui n’est plus en série.

• V6 Injection : Version haut de gamme animée par un V6 2.6L de 144 chevaux. La vitesse maximale est de 201km/h et la consommation s’envole à 8.9l/100 à 120km/h. L’équipement devient abondant et s'étoffe, avec entre autres, les 4 vitres électriques, un accoudoir central, des sièges réglables électriquement, l'assistance de fermeture électrique du coffre, un spot de lecture arrière, etc.…

• Turbo DX : Haut de gamme diesel, le moteur reste le même que sur la Turbo Diesel mais l’équipement se met au niveau de la V6 Injection.

Grâce à une gamme à la fois accessible en version bas de gamme mais aussi luxueuse, à des moteurs connus, et à un équipement complet, la R25 reçoit un bon accueil des journalistes, mais les soucis de fiabilité durant les 3 premières années de sa commercialisation la pénaliseront (tout comme une certaine Laguna II…). Cependant, Renault continue d’améliorer sa gamme.

La R25 V6 Turbo

En 1985, sort la R25 V6 Turbo. L’équipement est le même que sur la V6 Injection hormis l’apparition de la chaine Hi-fi 4x20W, mais le moteur 2.5 développe désormais 182 chevaux et la vitesse de pointe atteint les 228hm/h !

La R25 se décline en version Limousine

Cette même année voit l’apparition de la version Limousine, disponible sur la base des deux V6 essence et de la Turbo DX.

Fabriquée par Heuliez et visant la Citroën CX Prestige, elle est allongée de 23cm, au bénéfice des passagers arrières. Ces derniers disposent d’un allume cigare et d’un cendrier dans chaque porte, d’un bloc accoudoir regroupant de nombreuses commandes comme les lève-vitres électriques, de l’éclairage néon ou de la condamnation des portes.

Une option « Pack Exécutive » va permettre d’atteindre le summum du luxe avec deux sièges arrières individuels à commande électrique, un accoudoir central faisant office de console et d’un espace de rangement pour bagage à main derrière les sièges arrières.

Enfin, le chauffeur dispose d’un régulateur de vitesse.

Intérieur de R25 Limousine avec l'option "Pack Executive"
 

Cette version est lancée à l’initiative du Président de la République de l’époque, François Mitterrand et sera principalement destinée aux administrations publiques. Elle ne sera produite qu’à environ 800 exemplaires et sa commercialisation prendra fin en Juin 1986.

En 1987 apparait la version TX (Tourisme luXe). Elle reprend le moteur des TS et GTS tout en améliorant la puissance qui atteint les 118 chevaux, la vitesse de pointe est de 195km/h. Par rapport à la GTS, elle peut disposer en option de la climatisation. La puissance du moteur 2.2 de la GTX passe de 123 à 126 chevaux. Le moteur de la V6 Injection est remplacé par le nouveau moteur V6 PRV (Peugeot Renault Volvo) 2.8 de 160 chevaux.

En juin 1988, la R25 Phase I se retire, c’est la Phase II qui assurera la relève face aux nouveautés.

Phase II (1988-1992) : "La consécration"
 

Pub Renault pour la R25 Phase II
 

C’est en juin 1988 que Renault, pour relancer sa grande berline qui va devoir affronter l’année suivante de toutes nouvelles concurrentes françaises (les Peugeot 605 et Citroën XM), lance la R25 Phase II.

Pour cela, la R25 subit un restylage plutôt conséquent qui modernise fortement la ligne. La gamme ne bénéficie d’aucun remaniement et de ce fait, les niveaux d’équipements et les moteurs restent les mêmes. Cependant, la qualité de fabrication fait un bond en avant.

La nouvelle griffe du luxe : Baccara
 

R25 Baccara
 

Depuis l’arrêt de la production de la Limousine, il n’y a plus de version très haut de gamme de la R25. Ce manque est corrigé par l’apparition en 1989, de la dénomination Baccara. Cette version, disponible sur la V6 injection et également en boite automatique.

Elle se caractérise par une ambiance intérieure très raffinée et un équipement encore enrichit : sellerie cuir, 3 mémoires sur les sièges électriques, garnissage en loupe d’orme sur le levier de vitesse et les baguettes de portes, climatisation et la fameuse housse à vêtements en cuir sous la tablette arrière.
 

Tableau de bord d'une R25 Baccara

La même année survient l’apparition de deux nouvelles versions : TI et TXI. Elles reprennent le moteur de la 2.0L TX mais dans une version modernisée avec une puissance portée à 140 chevaux. La TXI présente l’équipement de la GTX enrichi de disques de freins à l’arrière et d’antibrouillards à l’avant.

La version TXI est en fait apparue pour remplacer progressivement la GTX. En effet, cette dernière possédant un moteur de plus de 2.0L elle est contrainte de s’équiper d’un catalyseur qui grève les performances, la puissance passant de 126 à 110 chevaux. C’est aussi à cause de l’apparition du catalyseur que la puissance de la V6 injection passe à 153 chevaux.
 

La ligne est plus moderne, l'arrière aussi avec des feux fumés
 

L’année 1990 est marquée par un profond changement dans la gamme. Comme prévu, la GTX disparait complètement au profit de la TXI qui devient le premier moteur français sous les 2.0L équipé d’un catalyseur. Ce dernier, grâce au talent des ingénieurs de Renault ne verra sa puissance diminuer que de 4 chevaux. De plus, sont équipement se calque sur la version V6 Injection. Dans le même temps, le V6 Turbo est retravaillé en profondeur pour développer 205 chevaux.

En Avril, Renault réorganise la gamme de sa grande routière selon 3 niveaux d’équipements : Confort, Luxe et Baccara. L’équipement progresse de façon générale et les versions TS et TD tirent leur révérence.

En février 1992, après 8 ans de production, la 779 687ème R25 sort de l’usine de Sandouville. En ratio ventes/année, ce fut le plus grand succès du haut de gamme français avec un moyenne de près de 100.000 véhicules par ans.
 

Anecdote :

La Renault 25 fut souvent associée au pouvoir socialiste de l’époque. Elle fut la voiture de fonction de tous les hommes politiques de gauche durant cette période et était sur-représentée par rapport à ses concurrentes dans les ministères, les ambassades, etc...

On a ainsi durant cette période évoqué le « gang des R25 » pour désigner les responsables socialistes.
 

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