Alaskan Pick-Up (2017-2019)
Reprenant l'air massif de son cousin Nissan, Renault a malgré tout décidé de l'intégrer correctement à sa gamme en lui donnant sa propre identité comme on a pu le voir sur l'Alaskan Concept en 2015. Par bonheur, la grosse calandre du Nissan convient parfaitement au "nouveau" style Renault tandis que de nombreux éléments chromés ajoutent une touche premium à ce véhicule à mi-chemin entre le monde des utilitaires et des particuliers.
Comme pour le reste de la gamme, l'Alaskan dispose de feux Full-LED qui reprennent le fameux "C" si cher à L.Van Den Acker.
La face avant est ainsi aussi imposante que le Nissan comme tout "bon" SUV ou Pick-Up qui se respecte, tout en bénéficiant d'un réel dynamisme. L'impression de force qui se dégage se retrouve jusqu'à son nom, qui, dérivé du mot inuit Alaska, signifie "Grande Terre".
Monté sur des jantes de taille raisonnable de 16 à 18'' (comptez un tarif de 120€ pour des pneus été et un peu plus pour des pneus toutes saisons) diamantées, bien inutiles en dehors des shootings photos, cet Alaskan allie à la fois la robustesse et une certaine dose de luxe.
OJC, Origine Japonnaise Certifiée
Mondialisation oblige, cet Alaskan n'est en réalité par réellement nouveau puisque hormis la calandre typée "Renault", il reprend bon nombre d'élements à Nissan, et notamment techniques. Si sous le capot on retrouve bien un moteur Diesel Renault déjà bien connu sur le Master en la personne du 2,3 dCi (160 et 190ch), un bloc 4 cylindres composé de deux turbos, l'un à faible inertie dédié à la souplesse à bas régime, et un second plus gros pour la puissance à haut régime, tout le reste provient de Nissan.
En France, seul le 2.3 dCi sera proposé (6.3l / 100 km annoncés), mais selon les marchés, le 2,5l essence de 160ch ainsi qu'un "vieux" 2,5l Diesel de 160 et 190ch sont également disponibles, couplés à une boute manuelle à 6 rapports ou automatique à 7 rapports.
Tout le reste est bien japonnais, ce qui, pour un tel véhicule est un réel plus tant les qualités des constructeurs nippons, et Nissan en particulier, ne sont plus à démontrer dans ce domaine.
Véritable tout-terrain et utilitaire
Comme tout gros Pick-Up qui se respecte (une tonne de charge utile), l'Alaskan dispose de réelles qualités en tout-terrain, avec une garde au sol de 23cm. Si le mode pur 4 roues motrices (mode 4LO) n'est activable qu'à l'arrêt, il est cependant possible jusqu'à 60 km/h d'activer à la volée un mode intermédiaire (4H) permettant de disposer de 4 roues motrices jusqu'à 100 km/h.
Par ailleurs, l'Alaskan dispose d'un différenciel autobloquant mécanique lié à un dispositif à glissement limité électronique permettant de freiner une roue qui viendrait à patiner afin d'augmenter l'adhérence globale.
Outre la charge utile de une tonne, l'Alaskan peut tracter jusqu'à 3.5 tonnes. Sa benne d'une surface de 2.46m² peut accueillir 500 kg de chargement. Son accès est facilité par sa garde au sol plutôt réduite de 81cm. Enfin, des crochets d'arrimage permettent de solidariser le chargement avec le châssis.
Du made in Nissan à l'intérieur
La cabine, simple ou double est restée fidèle aux origines Nissan, Renault n'ayant pas jugé utile d'augmenter des frais dans ce domaine. On ne retrouve donc pas le style des dernières Renault, même si les aérateurs rappellent... ceux de la Clio. L'ensemble est malgré tout agréable et moderne, avec un dessin simple mais efficace, très typé berline et non utilitaire.
Du côté des équipements, l'Alaskan dispose tout de même du démarrage sans clé, un système multimédia et navigation de 5 pouces ou 7 pouces selon les pays, ainsi que 4 caméras permettant de faciliter le stationnement de la bête. Par contre, le R-Link n'est pas proposé.
L'Alaskan, un véhicule mondial
Si Renault, totalement absent du marché des pick-up depuis toujours propose aujourd'hui un tel véhicule, ce n'est pas seulement pour agrandir sa gamme et remplir un trou. En réalité, cette fois encore, Renault profite de son positionnement mondial ET de son alliance avec Nissan pour occuper ce terrain sans necessiter de frais importants.
La France, et l'Europe ne sont bien sur pas les premiers marchés visés, mais bien l'Amérique Latine, marchés sur lesquels il est d'ailleurs déjà commercialisé. L'Alaskan suit ainsi la même logique que le Duster Oroch, qui est vendu sous la marque au losange sur ce marché et qui n'est pas disponible en Europe.
Après le Duster Oroch qui s'est écoulé à plus de 30 000 unités en 2016, Renault cherche clairement à continuer d'investir ce segment si peu prisé en Europe. Et pour cause puisqu'il représentait tout de même 17,4% du marché d’Amérique Latine en 2015/2016, avec une forte croissance en prévision.
Les prix: l'Alaskan plus cher que le Nissan Navara en France
Renault a choisi de positionner son Alaskan au dessus du Nissan, avec en moyenne et à équipement égal, un tarif supérieur de 2 000 à 2 500 € environ en France. Pourtant, Renault a tout à prouver sur ce marché (de niche) face à des acteurs bien mieux implantés que lui.
Ainsi, l'Alaskan, proposé uniquement en double cabine contrairement au Nissan, et avec un moteur 2.3 dCi de 160 (simple turbo) et 190 ch (Twin Turbo) voit ses tarifs commencer à 36 860 € (version Life dCi 160) jusqu'à 45 960 € (Intens dCi 190) avec une boite automatique CVT.
L'équipement est plutôt riche avec dès le premier niveau, la climatisation (manuelle), des jantes alliage 16'', la carte main-libre, etc... Au contraire de Nissan, Renault ne propose pas de version de base en France afin de faire de son Pick-Up un véhicule plus luxueux qu'utilitaire.
En finition Intens, la plus haute proposée, on retrouve des équipements tels que le radar de recul, les phares à LED, des barres de toit, une caméra à 360°, des sièges en cuir et chauffants,...
La liste des options est volontairement réduite afin de rationnaliser la gamme mais comporte tout de même le blocage de différentiel arrière (800 €), et le toit ouvrant électrique (700 € sur Intens).
Sept teintes sont disponibles, le Blanc Glace et le Rouge Brique ainsi qu'en métalisée, le Bleu Profond, Brun Vison, Gris Lune, Gris Nuit et Noir Ebène.
Selon un comparateur d'assurance en ligne, l'Alaskan serait l'une des Renault les plus chères à assurer.
L'Alaskan sera produit en Amérique du Sud ainsi qu'en Europe, en Espagne. A noter que Mercedes disposera également de son pick-up basé sur le Navara/Alaskan.
En 2019, Renault présente à Genève un show-car baptisé Alaskan ICE Edition, qui sera ensuite proposé sous forme de série spéciale, d'abord en Suisse, puis dans le reste de l'Europe. Fin 2019 Renault arrête la commercialisation en France de l'Alaskan.