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Zoé ZE40: 300 km d'autonomie

Trois ans après la commercialisation de la première voiture électrique de masse, la Zoé qui voit de nombreuses concurrentes arriver sur son segment, se renouvelle en proposant désormais une nouvelle batterie.
Par le 21/12/2016

Cette « seule » évolution technique change vraiment la donne. En effet, si jusqu'alors la Renault Zoé disposait d'une autonomie de 210 km NEDC, puis 240 grâce à l'adoption du moteur R240 de 90ch. fabriqué par Renault en France en lieu et place du Q210 de Continental, dans la réalité, on était plus proche des 150 km à condition de ne pas trop emprunter l'autoroute.

Désormais, la Zoé revendique le double, que ce soit en cycle NEDC (400 km) ou en réel (300 km), et c'est ce que nous avons pu tester au cours de deux jours d'essai au Portugal près de Lisbonne.
A cette occasion, pour Renault, le maitre mot à faire passer était #ForgetTheBattery .

Des suspensions trop raides et quelques mouvements de caisse

Bien que notre Zoé grise se confondait avec le ciel lui aussi grisonnant et surtout pleurnichard du Portugal, elle avait tout de même fière allure avec ses jantes noires et diamantées. Parcourir une partie du littoral portugais au volant de la Zoé a été des plus plaisants grâce à un silence de fonctionnement total si ce n'est le bruit de l'air qui fendait notre zoé comme un bateau fend l'écume. De quoi apprécier le dispositif audio Bose qui est désormais proposé sur la Zoé. Si le son est très convaincant sans atteindre cependant un niveau incroyable, il empiète malgré tout un peu sur le coffre du fait de la présence du caisson de basse et de l'ampli fixé au fond du -profond- coffre.

Sur les routes pas franchement planes du Portugal, notre Zoé se révèle plutôt à l'aise, bien que des mouvements de caisse se font ressentir, et accepte d'enchainer les lacets des petites routes sans broncher. Forcément, avec le poids de plusieurs ânes morts pour alimenter la bête, elle n'aime pas spécialement être brutalisée et aura tendance à se montrer survireuse en attaquant trop les virages, ce qui n'est pas pour nous déplaire. L'amortissement est assez raide pour pallier au poids, mais les sièges plutôt confortables réhaussent le niveau de confort.

Qu'importe puisque cette Zoé inspire la Zenitude quand on est à son volant, même s'il faut bien avouer que son couple délivré instantanément et dans un silence de cathédrale apporte un vrai plaisir de conduite à la sortie des giratoires ou pour s'arracher des feux de signalisation.

Cela tombe bien puisque le Portugal a visiblement été touché du même mal que la France. Feux de signalisation inutiles près de Lisbonne, giratoires vides de voiture en pleine semaine (dont certains non répertoriés sur le R-Link ou en cours de construction) ont été autant d'occasion de profiter des petits plaisirs que peut apporter cette Zoé lors des relances. Et que dire de ces limitations de vitesses qui jouent au yoyo. 80, 70, 60, 50, 30, toutes y passent en moins de 500m. Tant mieux pour la Zoé, qui grâce au « frein moteur » où lors du freinage, elle récupère de l'énergie. Avec de telles vitesses aléatoires, un équipement se révèle manquant : la lecture des panneaux.

Le frein moteur est bien réel sans être extrême et se montre bien présent, même s'il est plus réduit que sur certaines concurrentes, ou même que sur le Kangoo. Le pied droit doit donc constamment venir légèrement presser l'accélérateur pour maintenir la vitesse, à moins d'utiliser le régulateur bien sur.

Afin d'optimiser la récupération d'énergie, la voiture calcule d'elle même en cas de freinage la part qui doit être assurée par le dispositif de récupération d'énergie, et celle qui doit être complétée par le système de freinage classique. Le freinage est ainsi très puissant. Attention à basse vitesse, car la course de la pédale est plutôt courte...

Dans l'habitacle, la Zoé monte en gamme avec des matériaux plus nobles en haut de gamme et dispose désormais de sièges recouverts de cuir noir dans notre version Intens/Bose. Très joliment dessinés, ils dégradent malgré tout la vision pour les passagers arrières du fait des appuie-têtes intégrés même si ce n'est pas nouveau ni exclusif à la Zoé.

En prime, ils se révèlent assez glissants tout en manquant de maintien latéral en conduite plus soutenue. Une fois encore, la Zoé étant une voiture Zen, en usage normal, cela ne se remarque pratiquement pas.

L'autonomie de la Zoé vraiment doublée ?

Lors des essais de l'ancienne Zoé, l'itinéraire était adapté pour disposer de prises de recharge rapides sur le trajet. Cette époque semble si lointaine qu'elle paraît n'avoir jamais existée. C'était pourtant il y a seulement 3 ans !

En doublant sa capacité, pour atteindre 41 kW, la donne est toute autre. Du côté de la recharge, certes le temps a également doublé, mais à durée équivalente on parcourt le même nombre de kilomètres.

Nos deux jours d'essais entre Lisbonne en Obidos étaient composés de tout type de route.
La première boucle effectuée contenait 162 km, principalement de la route dite départementale (80 km/h) et de la ville. Au cours des 90 premiers km, le moindre que l'on puisse dire c'est que nous n'avons pas spécialement cherché à faire de l'éco-conduite. Mieux, nous avons profité comme dit précédemment des qualités de la voiture électrique, en écrasant l'accélérateur pour profiter de tout le couple. Pour les 70 autres km, au contraire, nous avons pratiqué une véritable éco-conduite, en utilisant notamment la fonction éco qui limite le couple, et stoppé la climatisation. L'ordinateur de bord, nous a même gratifié d'un 93/100 en matière d'éco-conduite, c'est dire !

Au final, après 160 km, l'autonomie restante était de 103 km, soit un total de 260 km. En étant un peu moins incisif le matin, et même en se montrant moins extrême l'après-midi, les 300 km auraient vraisemblablement été approchés, voire franchis.

Le lendemain, nous l'avons plutôt consacré à tester l'autonomie sur autoroute. Nous avons ainsi parcourus un peu plus de 100 km, dont près de 70 km sur autoroute. Forcément, dans ce type d'utilisation, à vitesse élevée, l'autonomie dégringole. Après 30 km à 120 km/h, l'autonomie restante a perdu 55 km. Une simple règle de 3 permet ainsi de juger l'autonomie sur autoroute à plus de 150 km environ. Pas si mal.

Une voiture connectée

La Zoé est une voiture dans l'ère du temps et représente même certainement celle d'un futur plus ou moins proche. De sorte, elle propose des services modernes comme celui -appréciable- de mettre en route la pompe à chaleur à distance pour monter dans une voiture chaude le matin (ce service existait déjà lors du lancement de la Zoé via l'application My Z.E inter@ctive). C'est d'autant plus pratique qu'en roulant, la chaleur apportée est plutôt limitée comparée à une voiture classique qui chauffe vite grâce aux pièces en mouvement dans le moteur.

En désactivant la pompe à chaleur, pour préserver d'avantage l'autonomie, la Zoé peut également encore chauffer l'habitacle grâce au flux d'air qui refroidit les batteries.

Le R-Link est bien sur de la partie (hormis en entrée de gamme). Si la prise en main s'avère plutôt rapide, la navigation souffre cependant d'une petite latence, notamment dans les giratoires. Certains nouveaux services vont également être proposés en début d'année, comme ZE Trip qui permet de visualiser les points de recharge sur son parcours, le type de borne, et enfin, la disponibilité de celles-ci. Une fonctionnalité similaire et proposée en série (My Z.E Connect) existait déjà il y a 3 ans.

Autre nouveauté, le ZE Pass -développé avec Bosh- permet de se recharger sur les différentes bornes, en réglant sa facture via mobile ou via une carte dédiée quelque soit le prestataire de la borne.

Enfin, via une application spécifique, il est possible de définir le parcours sur son smartphone, et de l'envoyer au R-Link. Ainsi, dès que l'on entre dans le véhicule, l'itinéraire planifié est immédiatement disponible. De même, la planification de la recharge est également proposée, permettant ainsi de ne se charger que lorsque le prix de l'électricité est au plus bas.

Des tarifs en nette hausse

Avec sa nouvelle batterie, la nouvelle Zoé est affichée légèrement plus chère, à partir de 23 600 € contre 20 700 € en 2013, hors bonus écologique et reprise potentielle d'un véhicule de 10 ans. A ce tarif, le R-Link n'est pas en série, et quelque soit la version, l'option charge rapide est facturée 500 € (en série en 2013).

Si l'entretien est plutôt très limité (pas de révision du côté du moteur), l'assurance selon le comparateur d'assurance auto Hyperassur en tout risque, trajet privé-travail, pour un couple d'un peu plus de 30 ans ayant 50% de bonus s'établit entre 254 et 336 € pour des solutions en ligne (attention à éviter à tout prix Amaguiz qui n'a d'assureur que le nom) et autour de 400 € pour un assureur classique.

Enfin, pour les actuels possesseurs d'une Zoé, ils peuvent demander l'échange de la batterie, moyennant environ 3 000€, ce qui représente ni plus ni moins, que le delta entre la Zoé de 2013 avec 150 km d'autonomie, et celle de 2016 et ses presques 300 km.

Cette « nouvelle » Zoé marque un vrai cap dans l'évolution des véhicules électriques. Comme l'avait promis Renault, elle permet en effet d'oublier désormais la batterie. A condition cependant de la laisser dans son rôle, c'est à dire celui de citadine, ce qui ne l'interdit cependant pas d'aller désormais s'aventurer un peu sur les grands axes, même si son moteur de 90ch. seulement est un peu juste (il faudra attendre 2018 pour qu'une version 110 ch. soit proposée). Alliée à la multiplication des bornes de recharge (+30% en 2015), et malgré un prix en augmentation auquel il faut également ajouter la location de la batterie (69 ou 119 € selon le forfait choisi), la Zoé commence à disposer d'arguments plus que convaincants.



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