Mégane CC Privilege dCi 110 FAP EDC
L’attente aura donc été longue du côté de Renault. Après sa présentation en 2009, la boîte à double embrayage est arrivée dans la gamme au premier trimestre 2010, et ce, sur la Mégane.
Même si elle n’est disponible qu’avec le bloc 1.5 dCi 110 FAP, elle représente déjà 10% des ventes de ce moteur, alors que le marché des boîtes auto ne représente en France que 3 ou 4% des immatriculations, c’est dire si l’engouement pour cette technologie est bien réel.
Malgré une météo mitigée, c’est au volant d’une Mégane III CC que nous avons pu effectuer cet essai routier. Dommage que la série spéciale Floride ne puisse pas profiter de cette nouvelle boite, car l'essai aurait pu être encore plus plaisant. Mais qu'importe, toit replié, chauffage à fond, c'est parti !
Comme toute boite auto, la prise en main de l'EDC se fait fort classiquement. On retrouve ainsi les modes PRND (parking, marche arrière, neutre, et marche avant), ainsi qu’un mode impulsionnel si l’envie nous dit de repasser en mode semi-auto.
La vraie différence se fait dès le passage du second rapport, où l’on se rend immédiatement compte de l’apport du double embrayage. Au contraire d’une boite auto « classique » qui patine dans la semoule pendant un certain laps de temps, ici, ce moment de solitude est réduit à sa plus simple expression avec en prime, une grande douceur.
Cela contraste d’ailleurs avec les suspensions très dures de notre modèle d’essai, qui n’était pourtant pas un modèle sport… Une fois encore, les habitudes germaniques prennent le pas sur notre confort bien franchouillard… Il faudra s’y faire...
Cette nouvelle boite, à comparer aux boîtes auto traditionnelles, outre ses performances, permet un gain en terme de consommation, jusqu’à 17% soit environ 30g de CO2/km.
Ainsi, les Mégane Berline / Coupé / Estate dCi 110 FAP émettent seulement 109 g de CO2/km soit une consommation de 4,2 l/100km théorique. Ce sont d’ailleurs les premières versions « boîte automatique » à recevoir la signature Renault eco2 dont les critères viennent d’être renforcés.
De leurs côtés, le Scénic et Grand Scénic émettent 124 g de CO2/km et la Mégane Coupé/Cabriolet avec son gros sac à dos bien lourd, émet 130 g de CO2/km.
Techniquement, comment cela se passe t-il pour gérer ces deux embrayages ?
En fait, le premier des deux embrayages est dédié aux vitesses impaires, à savoir 1ère, 3ème et 5ème, tandis que le second s’occupe des vitesses paires. Les engrenages sont portés par quatre arbres : deux arbres primaires concentriques (chacun d’entre eux lié à un embrayage) et deux arbres secondaires. La sélection des vitesses se fait au moyen de synchros, comme sur une boîte de vitesses manuelle. Des actionneurs électriques, une première mondiale, commandés par un calculateur, pilotent les synchros ainsi que les embrayages.
Cette boîte est également équipée d’un système d’aide au démarrage en côte. Lorsque le conducteur relâche la pédale de frein, le système maintient la pression de freinage sur les roues pour garder le véhicule immobilisé quelques secondes. Couplé au système de rampage qui permet au véhicule au ralenti de se mettre en mouvement de manière progressive au relâchement de la pédale de frein, il évite tout mouvement de recul du véhicule et garantit des démarrages en côte en toute sécurité.
L'article détaillé sur la technologie EDC est disponible ici.
Un couple maximum pour le moment limité
En conduite dynamique, la boîte EDC est moins à son aise. Une très nette accélération, entendez par là "pied au plancher", ne sera perceptible qu'environ une seconde plus tard à "vue de nez". Ainsi sur le coup, l'EDC ne réalise pas d'exploit. Quoiqu'il en soit, associée au dCi 110 le but n'est pas d'en faire un usage sportif.
Outre le fait que cette boîte ne soit pour le moment disponible qu’avec ce bloc, on peut surtout reprocher que le couple maximum de la boîte est de 240 Nm, ce qui écarte pour le moment toute idée qu’elle soit associée avec le tout nouveau moteur 1.6 dCi 130, bien trop coupleux.
Renault n’en restera cependant pas là puisque la boîte va évoluer, mais cela va demander pas mal de temps avant qu’elle ne se généralise sur le reste de la gamme.
Une Mégane CC agréable
Pour terminer cet essai, revenons rapidement sur la Mégane CC, que l'on connaît déjà fort bien. Le "Coupé Cabriolet" a été lancé par Mercedes et démocratisée par Peugeot avec sa 206. Renault lui a rapidement emboîté le pas avec la Mégane II CC dès l'automne 2003, une version reconduite sur cette troisième génération.
Malgré son poids certain, le dCi 110 suffit à bouger l'ensemble sans difficultés. Certes, il ne faut pas s'attendre à affoler les chronos, mais cela reste suffisant.
Dommage cependant que les suspensions soient si raides, les imperfections de la route se faisant bien ressentir malgré d'excellents et magnifiques sièges, et que quelques imperfections se glissent ici et là, comme notamment des pare-soleil dans un plastique très décevant, tandis que le reste de l'habitacle est lui de très bonne facture.
Question ergonomie, tout comme la Wind, on doit rester appuyé sur le bouton pour capoter ou décapoter. Une simple pression aurait été préférable, mais ce n'est là qu'un simple détail. Contrairement à un cabriolet avec une capote en toile, le volume du coffre fait également défaut, la faute à un toit rigide qu'il faut bien pouvoir ranger. Mais ce problème est propre aux CC.
Du côté des bons points, même à une allure très respectable, on ne ressent aucun flux d'air désagréable, sauf si on roule avec les vitres grandes ouvertes. Dans ce cas, un courant d'air viendra faire vibrer la ceinture, ce qui n'est pas forcément très agréable. Mais là encore, il s'agit d'un détail.