Clio 5 E-TECH 145: révolution du design, statu quo technique

Ces dernières années, Renault nous avait habitué à des phases 2 des plus discrètes. Parfois même, les nouveaux modèles ressemblaient à de simples restylages. C’était notamment le cas pour cette 5ème génération de Clio qui voulait capitaliser sur la version précédente comme Volkswagen le fait depuis des décennies avec sa Golf ou sa Polo. A tel point que pour le commun des mortels, face à une 208 qui avait tout révolutionné sur le plan du design, la Clio 5 paraissait très banale, sans réelles nouveautés après la 4ème génération, alors qu'en réalité, entre la Clio 4 et la Clio 5, il n'y avait plus grand chose en commun.

Le résultat ne s’est pas fait attendre: la Clio 5 est restée depuis 3 ans derrière la 208 en termes d’immatriculations, même s’il est vrai que sans les ventes de la version électrique, la 208 serait, à ce stade de l’année, derrière la Clio si on regarde les chiffres de mai. Un affront quand on sait que jamais la Clio 4 n’a laissé sa place à sa concurrente pendant toute sa carrière. Autre raison, la fin des grosses remises aux flottes a forcément un peu plombé les ventes de la Clio, tout comme le succès insolent d’une autre concurrente, la Dacia Sandero.

Dommage, car comparée à la Clio 4, la génération actuelle offrait enfin une finition et un habitacle dignes de ce nom. Un reproche qui a longtemps -à juste titre- collé à la peau de la Clio 4 mais qui ne l’a pourtant pas empêché de cartonner. Sauf que la Clio 4 avait pour elle un style puissant. Comme quoi…

Peu après la commercialisation de la Clio 5, Renault a fait un gros virage stylistique avec l’arrivée de nouvelles têtes au Design, et particulièrement avec la nomination d’un ancien de chez Peugeot, Gilles Vidal. En témoignent les dernières nouveautés comme l’Austral très différent de l’Arkana, ou encore du Rafale, ce dernier se rapprochant du design de cette nouvelle Clio.

Bien conscients du déficit de la Clio sur le plan du style, la direction de Renault a décidé d’opérer une opération assez similaire à celle qu’il avait fait à l’époque de la Clio 2. C’est ainsi que cette Clio restylée change du tout au tout sur le plan du design en reprenant des airs du concept H1st Vision dernièrement dévoilé qui est lui-même une copie du concept Scénic Vision.

Pour son restylage, Renault a tout misé sur le design, tandis que techniquement, les évolutions sont très rares. Avec sa nouvelle face avant et son regard perçant, cette nouvelle Clio ne passe pas inaperçue. Certains lui reprochent un design trop Peugeot, mais personne ne pourra nier que Renault propose une vraie nouvelle Clio avec la volonté de déclencher un coup de cœur chez les clients potentiels.

Cette Clio gagne ainsi en personnalité et en agressivité, avec une face avant qui cède à la mode de la verticalité. Finis les feux en forme de C incluant les feux de jours, désormais on retrouve des feux plus rectangulaires qui se prolongent sur le bouclier avec les feux de jour qui forment de part et d’autre un demi-losange. La calandre verticalisée intègre un nouveau motif avec un dégradé de chromes. En son centre, elle abandonne l’ancien logo pour accueillir le nouvel emblème de la marque, mélange de modernisme et de rétro. Dommage que ce nouveau logo soit appliqué sur un plastique peu valorisant au toucher.

Outre la calandre, le bouclier a également été modifié pour venir accueillir des éléments structurants de part et d’autre qui viennent élargir la silhouette, ainsi que la lame F1 de la Mégane E-TECH ou de l’Austral et qui équipe désormais toutes les versions. A l’arrière les nouveautés sont plus limitées, mais l’effet nouveauté est là avec, comme pour l’avant, un nouveau bouclier qui lui aussi élargie visuellement la voiture, et de nouveaux feux en transparence.

A noter également que cette Clio est réutilisée par Mitsubishi pour la Colt. Les deux voitures sont identiques, l'allié nippon se contente d'y apposer son logo.

À l’intérieur, peu de nouveautés

En prenant le volant de cette Clio restylée, on ne peut pas dire que l’on soit perdu. On retrouve vite nos habitudes avec un tableau de bord inchangé si ce n’est quelques détails liés aux équipements, mais qui reste commun avec les Captur, Zoé et même Arkana.

Ici, toujours pas de système de navigation propulsé par Google. A la place, on retrouve donc l’EasyLink, avec un écran de 10 pouces sur notre version. Comparé à l’OpenR-Link des derniers modèles, ce système s’avère très poussif sur le plan de la recherche : commande vocale très lente, recherche lente et surtout limitée à des noms de rues (impossible de demander le nom d’un magasin ou d’un restaurant par exemple), mais le système fait le job. On relève tout de même la possibilité de répliquer son téléphone, avec ou sans fil. Pratique, d’autant plus que si le téléphone est compatible, la Clio est équipé d’un chargeur par induction éliminant ainsi les câbles qui traînent.

On note tout de même de nouvelles selleries et tissus qui sont désormais bio-sourcés à 72% sur notre version Esprit Alpine.

Alpine ? Oui enfin... pour le marketing !

Comme dit précédemment, notre Clio du jour était en finition Esprit Alpine. Affichée à 27 400 €, il s’agit de la plus haute et la plus chère dans la gamme, un peu l’équivalent de l’ancienne Initiale Paris. Une sacrée somme pour une citadine, même si en termes de prestations, elle se rapproche plutôt du segment supérieur. Pour que l’esprit Alpine se ressente à bord, Renault l’a équipée d’un pédalier alu, d’une sellerie spécifique assez réussie, de sièges avec un maintien latéral renforcé et de quelques rappels ici ou là pour indiquer que l’on est sur une finition Alpine. Pour autant, on reste loin d’un esprit sportif, et encore plus de l’esprit Alpine... Non décidément, tout comme sur l’Austral, l’esprit est aux abonnés absents. En même temps, quand on ne croit pas aux esprits... ils ne se montrent pas.

Malgré tout, la finition est réussie, et l’ensemble respire la qualité. Gros bémol cependant concernant les sièges avec le maintien latéral renforcé. Si ce dernier permet d’être bien enveloppé dans les sièges en cas de conduite « sportive », en revanche, ils empêchent de manipuler le levier de vitesse et forcent à jouer du coude. Heureusement, étant dans une version automatique, sa manipulation reste rare, sans quoi, ce serait une tendinite assurée.

Une offre hybride très convaincante

Sous le capot, là aussi peu de changements. Renault a repris les blocs actuels et a conservé une offre Diesel, principalement pour les entreprises. Mais aux côtés de ce bloc ainsi que des Sce 65, Tce 90, Tce 100 GPL et du Diesel en dCi 100, Renault mise surtout sur son hybride E-TECH qui passe à 145 ch. contre 140 ch. initialement. Renault ayant décidé de retirer du catalogue ses hybrides rechargeables (qui n’a jamais été proposé sur la Clio), on est donc en présence de ce que l’on appelle communément du full hybride.

Contrairement au moteur E-TECH 200 de l’Austral, on est là sur la première génération de son offre E-TECH qui a d’ailleurs débuté sous le capot de la Clio 5, à savoir un moteur thermique 1.6 de 110 ch. associé à deux moteurs électriques, une batterie Lithium-ion de 1.2 kWh le tout piloté par une boite automatique sans embrayage, à crabot.

Sans être un foudre de guerre, ce moteur -à condition que la batterie soit chargée- offre une puissance de 145 ch. Mais surtout, il offre l’avantage en ville de pouvoir rouler en mode tout électrique, permettant de contourner toutes les restrictions actuelles ou futures et  offrant vivacité aux démarrages et silence. Quand le moteur thermique vient se mettre en route, il le fait sans vibration et parvient à rester discret, à moins de venir lui en demander beaucoup. Contrairement aux premières versions que nous avions essayé -des modèles de pré-série- les différents modes sont bien gérés, sans que la boite ne galère trop à sélectionner le plus adapté et ne mouline dans le vide comme le fait une boite CVT.

Malgré ses 145 ch. affichés, les performances ne sont pas décoiffantes, mais pas ridicules non plus. Le 0 à 100 km/h est réalisé en 9,3 secondes tandis que le 100 mètres départ arrêté nécessite 30 secondes.

Mais surtout, on note son appétit d’oiseau, de 4,2 l / 100 km officiellement en cycle WLTP. Une consommation, lors de notre essai qui est montée à 4,7 l / 100 km, en étant deux dans le véhicule. Un résultat que l’on peut améliorer en utilisant massivement le mode B qui permet de renforcer la récupération d’énergie au freinage ou lors de la relâche de l’accélérateur, mais qui s’avère à la longue plus inconfortable et qui peut provoquer lors d’un freinage appuyé quelques a coups.

Un très bon résultat donc pour un bloc essence qui offre un certain agrément de conduite.

Pour le reste, Renault n’ayant pas apporté de modifications au châssis, on reste dans du connu : un comportement exemplaire, un amortissement efficace quoique parfois un peu sec, mais qui filtre bien les (petites) irrégularités de la route.

Fiche Technique Clio E-TECH 145 Esprit Alpine

Finition: Esprit Alpine
Moteur: 1 598 cm3 atmosphérique 4 cylindres, Full Hybride en 400v (batterie Lithium-ion de 1,2 kWh)
Transmission : automatique, boite à crabot
Puissance / couple : 145 ch. (dont 110 ch. pour le moteur thermique et 35 ch. en électrique) / 353 Nm (148 Nm du moteur thermique, 205 Nm en électrique)
Puissance administrative : 7 CV

0 à 100 km/h: 9,3 secondes
1000 m D.A : 30 secondes
Reprises 80 à 120 km/h : 6,7 secondes
Vitesse maxi : bridée à 174 km/h

Volume du coffre : 391 litres
Empattement: 2 583 mm
Longueur: 4 053 mm
Largeur: 1 798 mm
Hauteur: 1 439 mm
Poids à vide: 1 238 kg
Réservoir carburant: 39 litres

Consommation officielle: 4,2 l / 100 km en cycle WLTP
Consommation relevée: 4,7 l / 100 km

Rejets de CO2 max: 95 gr / km
Norme dépollution: Euro 6 E
Malus écologique 2023 : 0 €

Prix affiché hors option (nov 2022): 27 400 €

La Clio restylée sera disponible dès septembre 2023.