Essai Renault Austral TCe 200 Hybrid: 1000 km au volant du nouveau SUV
Après la nouvelle Mégane E-TECH 100% électrique, l'Austral est le second modèle d'une nouvelle ère chez Renault. Une nouvelle ère marquée par le plan Renaulution annoncé par Luca de Meo en 2021. Mais en réalité, que ce soit cet Austral ou la Mégane électrique, ces modèles ont bien été conçus, tout au moins partiellement, au temps de l'ancienne direction dont Carlos Ghosn était alors le fer de lance.
L'Austral, un nouveau SUV pour remplacer le Renault Kadjar
Ce nouveau SUV reprend donc le design des nouvelles Renault avec à l'avant, des feux affinés en forme de C, ce bouclier avec cette lame caractéristique, cette calandre ouverte et ce capot creusé et nervuré. A l'arrière, la filiation avec les modèles actuels comme le Captur est évidente avec là aussi des feux en forme de C qui se prolongent sur la malle.
Sans surprise, cet Austral reprend tous les codes des SUV pour pouvoir venir s'emparer des reines de ce segment tant convoité. Si la Mégane n'a pas vocation a apporter de gros volumes à Renault, en revanche, cet Austral doit quant à lui s'installer durablement dans le top 10 des véhicules les plus vendus en France et venir détrôner le Peugeot 3008. Pour autant, en face de lui, au sein de la gamme Renault, il devra aussi lutter contre l'Arkana, qui a terminé l'année 2022 à la 9ème place avec 31 638 unités, assez proche finalement du 3008 et ses 36 281 unités. Ce nouvel Austral devra aussi lutter contre le Citroën C5 Aircross, même si la bataille sera loin d'être aussi rude qu'avec le modèle de chez Peugeot.
Pour ceux qui apprécient les SUV, cet Austral plaira assurément. Devant le succès du design de la nouvelle Mégane auprès des passants lors de notre essai, nul doute qu'il en sera de même pour les potentiels clients de ce nouveau Renault Austral, de quoi ringardiser un 3008 un poil vieillissant.
A l'intérieur, un tableau de bord moderne, hérité de la Mégane
A l'intérieur, le contraste entre ce Renault Austral et son prédecesseur Kadjar est saisissant. Si ce dernier était très conservateur tant dans ses choix technologiques que dans sa présentation, l'Austral reprend à son compte la planche de bord de la nouvelle Mégane électrique, avec ici, une impression de volume supplémentaire, notamment du fait de sa large console centrale, qui, dans notre version d'essai est équipée d'une boite de vitesse automatique ce qui libère un vaste espace de rangement situé sous et devant le repose main coulissant.
Dès que l'on monte à bord, on sent clairement que l'on est dans un SUV, avec une position de conduite haute, une large séparation entre les deux sièges avants et un "cockpit" de pilotage qui forme une sorte de cocon. En revanche, ceux qui préfèrent ne faire "qu'un" avec leur voiture comme dans un petit modèle ou une sportive, ou qui préfère l'esprit plus ouvert d'un monospace seront probablement peu à l'aise. Mais ce type de client n'achète pas de SUV.
L'instrumentation se compose d'un écran numérique de 12 pouces qui propose plusieurs modes d'affichages, dont l'un permet de bénéficier de la réplication du GPS en son centre. Des indications qui se retrouvent d'ailleurs directement, sur notre modèle d'essai, sur le pare-brise grâce à l'affichage tête haute très visible de jour comme de nuit sauf parfois lorsqu'une voiture arrive en face du fait de ses phares.
Un équipement vraiment pratique à l'usage,qui affiche les panneaux, la vitesse actuelle et donc les indications (sommaires) du GPS, aux antipodes de l'ancienne génération d'affichage tête haute qui n'avait très franchement pas un grand intérêt.
Le système d'info-divertissement OpenR-Link avec son Android Auto fourni par Google est sans commune mesure avec les anciens systèmes. Outre sa rapidité d’exécution, ici, pas besoin de rechercher une route ou une adresse précise. On peut tout simplement demander un point d'intérêt, une société, un nom de magasin ou une marque et la recherche s'effectue. Normal puisque le système utilise Google Map avec ses qualités, ses (rares) défauts, et ses manques comme notamment l'absence des zones de radars. Heureusement, il est possible de répliquer son téléphone, mais aussi, et c'est bien plus pratique, d'installer Waze sur le système. Une première pour une marque automobile.
La manipulation de son large écran tactile de 12 pouces est aisée grâce au repose main qui permet de bien se positionner sur l'écran sur la partie basse, et à l'excroissance en haut de l'écran qui permet d'accrocher sa main lorsque l'on roule.
Malgré tout, utiliser du tactile en roulant reste encore une sinécure à cause de ce manque de "toucher". Le pilotage à la voix est donc plus pratique à l'usage pour des cas basiques d'utilisation, d'autant plus que la reconnaissance vocale se montre efficace, bien qu'elle soit limitée dans les fonctions. On regrette cependant de ne pas pouvoir faire plus d'actions notamment sur la partie audio directement depuis le volant comme c'était le cas par le passé grâce aux commodos où on pouvait se déplacer dans les menus.
Les mêmes reproches que pour la Mégane électrique peuvent être fait à cet Austral en terme d'ergonomie. A l'arrêt on a souvent tendance à confondre la manette des essuies glaces avec celle de la boite de vitesse située juste au dessus, derrière le volant (et dont la réaction est un poil lente). Autre petite chose agaçante, les commandes de climatisation sont trop petites et nécessitent de quitter la route des yeux, notamment pour régler la zone d'aération (pied, tête, pare-brise,...), car la commande se trouve totalement à droite, du côté du passager. On peut cependant se consoler en se disant qu'au moins, Renault a laissé ces commandes physiques. Un demi mauvais point donc. Autre petit défaut, l'affichage du niveau de récupération d'énergie à la décélération (qui se règle grâce à -encore- d'autres petites palettes derrière le volant) est masqué par ce dernier.
Pour le confort, notre modèle Iconic était également équipé de sièges avec fonction massage et chauffants, bien utiles dans le froid alsacien, et dont la montée en température s'est avérée assez rapide.
La panoplie complète des aides à la conduite est bien là sur cette finition haute: nombreux avertisseurs, caméras de recul, radars dans tous les sens, rien ne manque ou presque. Sur autoroute, ou voies rapides la conduite autonome fonctionne bien à condition d'avoir peu de circulation ou de se coller à gauche. En cause, le régulateur de vitesse adaptatif qui vous ramène à la vitesse de la voiture de devant afin de respecter les distances de sécurité. Un comportement totalement normal, mais qui devient vite pénible. Vivement la conduite autonome de niveau 3 ou 4 quand les voitures seront capables de déboîter toutes seules et ainsi de rester à la vitesse sélectionnée.
En revanche sur des axes moins bien dotés comme le périphérique parisien, dès que les conditions ne sont plus remplies ou au moindre coup de frein le système se désactive. Et le plus dérangeant, mais ce n'est pas nouveau, à moins de constamment regarder le tableau de bord, le conducteur peut ne pas s'en apercevoir. Soyons honnête, si une alerte sonore se faisait entendre à chaque fois, cela deviendrait très vite insupportable. Mais l'alerte de désactivation pourrait être plus visible.
Pour faire simple, la conduite autonome de niveau 2 est encore loin d'être parfaite. On est dans une situation d'entre-deux où le système soulage le conducteur de ses tâches, mais ce dernier doit rester hyper vigilant, alors que les aides ont tendance à provoquer l'inverse...
Esprit Alpine es-tu là ?
Notre version d'essai Iconic en "Esprit Alpine" qui nécessite de débourser 1 400 € de plus avançait l'argument de rappeler les modèles sportifs de la marque éponyme. Si on retrouve un pédalier alu et des sièges plus typés sport, et quelques références ici ou là, cela reste cependant bien maigre pour un esprit Alpine. Esprit es-tu là ? Pas vraiment.
En revanche, on ne peut que féliciter Renault pour la qualité des matériaux qui se montrent à la fois bien assemblés et très qualitatif. Un très bon point donc.
A l'arrière, les passagers disposent d'une bonne place pour les jambes. Un espace qui peut d'ailleurs être régulé grâce à une banquette coulissante qui peut s'avancer ou reculer pour maximiser l'espace aux jambes ou favoriser le volume de coffre qui peut varier de 487 à 1 525 dm3 lorsque la banquette est rabattue (celle-ci ne formant malheureusement pas un plancher plat).
Les passagers sont par ailleurs choyés avec des prises USB (type C uniquement !) et aux buses de climatisation.
Bien que cet habitacle soit très sombre, notre modèle était équipé d'un large toit vitré qui apporte une lumière fort appréciable, surtout en ces mois d'hiver où le soleil n'a pas été de la partie pendant notre essai en Alsace.
Un tout nouveau moteur full hybride de 200 ch.
Ce nouvel Austral inaugure de nouveaux moteurs chez Renault, notamment celui qui équipait notre modèle d'essai. Pour son offre hybride, Renault a repris son système E-TECH déjà connu sur les Clio, Captur et Mégane full hybride composé d'un moteur thermique, de deux moteurs électriques pour recharger et donner de la puissance, d'une petite batterie Lithium et d'une boite à crabot qui se passe d'embrayage.
Si le concept est identique, en revanche, le moteur essence 1.6 a ici été remplacé par un tout nouveau petit bloc 3 cylindres de 1.2 l de cylindrée, qui "carbure" toujours à l'essence mais qui fait appel à un turbo. En proposant un petit moteur plus moderne (et plus cher), Renault veut ainsi réduire encore la consommation tout en proposant plus de puissance et de couple.
Contrairement au Captur et à ses concurrents, cet Austral ne propose pas (encore ?) d'hybride rechargeable qui n'a (déjà) plus trop le vent en poupe. On est donc sur ce que l'on appelle abusivement du full hybride qui ne nécessite pas de brancher à une prise de courant.
Avec ses 200 ch. cet Austral full hybrid se montre assez vif et dynamique. Dommage cependant que la boite soit si lente à réagir lorsque l'on écrase la pédale d'accélérateur. Il faut en effet près de 2 secondes entre le moment où l'on demande un maximum de puissance et le moment où l'Austral réagit. Et même avec le multi-sens positionné en mode de conduite Sport, ce délai de réaction parait incroyablement long.
Pour le reste, dans un usage journalier, on n'a que peu de reproche à lui faire. La boite ne fait pas mouliner pour rien le moteur comme c'est parfois le cas sur des hybrides ou sur une boite auto de type CVT. Bien sur, rien n'est jamais parfait, mais Renault propose là quelque chose d'assez homogène, si ce n'est ce "problème" de réactivité parfois pour ceux qui voudraient malmener un peu cet Austral.
C'est un Diesel ?
Sur la route, dans l'ensemble, le confort est vraiment très bon. Bien que relativement sèches, les suspensions se montrent efficaces et prennent soin des passagers, même si certaines cornières se font sentir.
Niveau insonorisation, quand le moteur électrique est actif en solo sur quelques km, le silence règne à bord. En revanche, arrêté à un feu rouge, quand le moteur thermique se met en route pour uniquement venir recharger la batterie, on ressent des vibrations assez désagréables qui remontent dans les sièges avant et dans le volant. Un comportement qui vient gâcher le plaisir de la quiétude générale ressentie au volant de cet Austral.
Chez Renault, on l'assume: ces vibrations que l'on pourrait attribuer à un bloc 3 cylindres mal équilibré et qui font penser que l'on est dans un Diesel n'est en fait que le résultat d'un choix technique. Pour recharger au plus vite la batterie, une forte charge est demandée au moteur thermique alors qu'il tourne assez bas dans les tours, ce qui provoque ces vibrations. En revanche, quand le véhicule est en mouvement cette sensation se fait bien plus discrète mais si elle reste présente.
En roulant, on apprécie donc le silence à bord, même quand le moteur thermique tourne où, hormis à faible allure, il se montre assez discret. On regrette cependant que sur autoroute à "haute" vitesse des bruits d'airs se font entendre. Sur un tel modèle, haut de gamme même s'il reste dans le segment C, on aurait aimé disposer de vitres feuilletées pour venir masquer ces "nuisances". C'est un choix plutôt étonnant qu'a fait Renault de ne pas les proposer, d'autant plus que cela est nuisible à l'impression générale très positive, et que la concurrence, comme Peugeot, le propose.
Sur la route, une nouvelle référence ?
Avec ce gendre d'engin assez haut sur patte, on ne peut pas dire que l'on cherche vraiment à le malmener. L'esprit Alpine n'étant pas vraiment là, on n'est pas face à un véhicule sportif malgré ses 200 ch. pour un poids proche d'une tonne et demi. Pour autant, le comportement de cet Austral se montre très dynamique, sans prise de roulis, même à haute vitesse, et vient se placer en référence dans son segment.
Il faut dire que notre modèle était bien aidé par son système 4Control. Ce système 4Control, qui est une signature de Renault existe depuis la Laguna 3 à la fin des années 2000. Il se compose de 4 roues directrices qui peuvent d'ailleurs être paramétrées via le multi-sens. A basse vitesse, le système 4Control facilite le stationnement en réduisant le rayon de braquage, tandis qu'à haute vitesse, il assure un meilleur comportement dans les courbes. Un comportement routier exemplaire donc.
Un nouveau Renault Austral 7 places à venir
Ce Renault Austral ne va pas s'arrêter là. A cette version classique à 5 places, va venir s'ajouter une version 7 places qui pourrait prendre le nom d'Espace (une information désormais confirmée) et viendrait se positionner face au Peugeot 5008, ainsi qu'une version Coupé qui viendra remplacer l'Arkana. Le lancement commercial de cet Austral constitue ainsi une véritable offensive sur le marché du SUV, avec un succès qui semble plutôt garanti.
Une consommation assez mesurée sur autoroute
A l'issue de nos 1 200 km au volant de cet Austral, notre consommation moyenne composée essentiellement d'autoroute à plus de 130 km/h et de voies rapides entre 80 et 110 km/h ainsi qu'un peu de ville pour sortir de Paris s'est établie à 6,8 litres, le tout avec un chargement de plus de 200 kg. Un résultat plutôt honorable pour un tel véhicule même si cela reste assez éloigné des 4,7 l/ 100 km en cycle WLTP affiché sur la fiche technique.
Un prix bien placé face à la concurrence
Affiché à partir de 34 000 € dans sa finition de base Equilibre avec un bloc essence de 130 ch. cet Austral se veut donc moins cher que son principal concurrent français, le Peugeot 3008 qui est affiché à 35 320 €, en finition Active Pack et également avec un moteur essence de 130 ch. En revanche du côté de Citroën, le C5 Aircross s'affiche moins cher puisque le prix de base débute à 29 430 € en finition Live.
Si l'ex-PSA propose de l'essence, du Diesel et de l'hybride rechargeable, Renault préfère limiter son offre à de l'essence et du full hybride moins onéreux que de l'hybride rechargeable. Les deux groupes Français ont fait un choix clairement différent.
Quant à l'Austral de notre essai, à près de 45 000 €, Citroën propose son C5 Aircross avec motorisation hybride rechargeable. Du rechargeable moins cher que l'hybride simple, cela peut sembler être gagné pour Citroën sur le plan du tarif. Mais à ce prix, le niveau d'équipement est bien plus léger sur le Citroën. Quand à Peugeot, à ce prix, il faudra se contenter du BlueHDi 130 en boite auto cependant.
Fiche Technique Renault Austral Iconic Esprit Alpine Hybrid 200
Finition: Iconic Esprit Alpine
Moteur du modèle essayé: 1 199 cm3 Turbo Hybride 3 cylindres
Puissance / Couple: 200 ch / 410 Nm (205 pour le moteur thermique, 205 pour le moteur électrique)
Puissance administrative: 7 CV
Norme dépollution: EURO6
0 à 100 km/h: 8,04 s
Vitesse Maxi: 175 km/h
Réservoir carburant: 55 litres
Capacité batterie: 2 kWh
Volume du coffre mini / maxi: 487 / 1 525 dm3
Empattement: 2 667 mm
Longueur: 4 510 mm
Largeur: 2 083 mm
Hauteur: 1 621 mm
Poids à vide: 1 517 kg
Consommation officielle: 4,8 l / 100 km en cycle WLTP (4,6 l sur une version qui n'est pas Esprit Alpine)
Consommation relevée: 6,8 l / 100 km (50% trajets autoroutiers à 130 km/h, 42% voies rapides, 5% ville et 3% de cols)
Rejets de CO2 max: 109 gr / km
Tarif affiché hors option: 45 300 €
Principales options de notre modèle: 4Control (1 800 €), affichage tête haute (700 €), toit en verre panoramique (800 €), feux avant Matrix Led Vision (800 €), teinte Gris Schiste (2 200 €)
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