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Espace dCi 200 EDC Initiale Paris

Pour ses derniers mois à vivre, l’Espace a été très discrètement restylé cette année, mais a surtout vu une mise à jour de ses moteurs et de ses équipements. Ces nouveautés suffiront-elles à le remettre en selle ?
Par le 18/08/2020

La mode des SUV a tout dévasté sur son passage, les berlines classiques certes, mais aussi et surtout les monospaces, un segment pratiquement inventé par Renault en Europe. Le constructeur français a d’ailleurs longtemps attendu et hésité avant, en 2015, de relancer son modèle phare non sans modifier un peu sa philosophie. Un modèle que nous avions d'ailleurs pu essayer avec le moteur dCi 160.

Si lors des premiers mois les ventes de l’Espace étaient très convaincantes, en revanche, le petit nuage sur lequel étaient les membres du projet a rapidement viré à l’orage. Entre problèmes de fiabilité, cas d'un Espace 5 qui aurait démarré seul, nouvelles normes environnementales ou encore déchéance du Diesel, les ventes de l’Espace se sont effondrées.

Renault l’a bien compris et a quasiment abandonné la partie. Son modèle, qui fait partie de la liste des nouveautés de 2020, n’est même plus dans les 100 véhicules les plus vendus en France depuis le début de l’année, c’est dire… D’ailleurs, tout comme pour le gros SUV Koleos, pour le trouver en concession, c'est souvent le parcours du combattant…

Pour autant, le constructeur lui a offert, dans la plus grande discrétion un très léger relifting comme on dit. Les différences sont malgré tout des plus minimes, pour ne pas dire quasiment indécelables. En réalité, la plus grosse nouveauté est la présence sur la version Initiale Paris de notre essai, de projecteurs à led de type MATRIX VISION et d’équipements et moteurs revus.

Un habitacle lumineux très qualitatif

Notre version Initiale Paris était ce qui se fait de mieux chez Renault. L’habitacle est franchement très réussi, avec cet épais cuir nappa de couleur claire de très belle facture, et cette belle console aérienne. On n’en n’aurait pas attendu moins. Certains reprochent la qualité de certains plastiques, notamment sur la console centrale. Certes, cela peut toujours être mieux, mais c'est franchement c'est chercher la petite bête.

Les sièges avant se révèlent être massants et ventilés. Comme toujours, si la première fonction n’est pas une franche réussite (et qui nécessite de passer par la tablette tactile alors que de simples touches sur le siège auraient été parfaites) en revanche la ventilation permet d’obtenir rapidement une sensation de grand confort grâce à la chaleur ou la fraîcheur de l’air qui passe par là.

Sur la console centrale, le R-Link cède sa place au nouvel EasyLink et son écran de 9,3 pouces qui, après un petit temps d’apprentissage se révèle plutôt facile, et assez fluide au demeurant, avec un système de reconnaissance vocale plutôt efficace, sans atteindre le niveau de certains assistants vocaux ou d’un Waze par exemple. 

Devoir manipuler le grand écran tactile est parfois un peu pénible, notamment lorsque l’on veut changer la musique (ah ce que l’on regrette l’ancienne navigation audio qui était présente sur toutes les Renault avant l’arrivée de cette mode du tactile). Mais le système, malgré quelques critiques, reste plutôt efficace.

Une fois assis sur les beaux sièges en cuir, le moins que l’on puisse dire, c’est que la sensation d’Espace est bien là, et ce d’autant plus si l’on ouvre le grand toit ouvrant de 2,8m2 motorisé. Certes, la modularité n’est plus son fort comme par le passé (même si chaque siège peut être replié ou avancé individuellement), mais le confort lui, est bien présent.

En 3ème rangée, les deux sièges, plutôt à destination des enfants, se replient automatiquement dans le plancher pour former un seuil de coffre parfaitement plat. Malheureusement, en configuration 7 places, le volume du coffre sera des plus réduits avec 247 litres seulement. On est bien dans un Espace, et non dans un Trafic.

Sur la route, un Espace agile comme une jeune gazelle

Malgré son poids important, l’Espace se comporte plutôt de façon dynamique avec un excellent confort. Les virages des petites routes de l’Oise s'enchaînent avec une grande facilité, sans mouvement de caisse superflus. Pour ceux qui apprécient un confort plus moelleux, le multi-sens permet de modifier le comportement des suspensions pilotées. Dans ce cas, la caisse aura plus tendance à remuer. A l’inverse, en mode Sport, les suspensions seront plus dures et sèches pour un comportement plus dynamique.

Ce n’est plus une nouveauté, l’apport des 4 roues directrices permet à ce gros mastodonte de près de 2 tonnes de se comporter comme un véhicule du segment inférieur: facile à stationner en ville et très agile sur la route.

Autant être honnête, l’Espace n’est pas une voiture que l’on va chercher à malmener d’autant plus que la position de conduite rappelle que l’on est bien dans un ‘monospace’ tranquille et non dans une Mégane R.S. Le moteur dCi 200 qui n’est autre que l’excellent bloc M9R qui équipait déjà la gamme Laguna, mais passé à la mode SCR pour la dépollution des NOx et dont la pression du turbo a été augmentée, propose ici 200 ch. pour 400 Nm de couple. Très silencieux à vitesse constante, il se fait un poil plus entendre en charge, tout en restant assez feutré et sans provoquer de vibration désagréable.

Les performances -honorables- ne sont malgré tout pas décoiffantes avec un 0 à 100 km/h réalisé en 9,1 secondes. Un chiffre décevant (le 1.8 TCe 225 fait mieux avec moins de 8 secondes). Normal étant donné le poids de l’engin qui culmine à 1 833 kg.  Pour autant, grâce au couple présent à bas régime (1 750 tr/min), et à une boîte EDC bien étagée, l’Espace se révèle très agréable à vivre au quotidien, même si le risque est peut-être de s’ennuyer assez vite à son volant.

Et malgré tout, notre consommation de 7 litres (contre officiellement 6,2 l / 100 km en cycle mixte WLTP) sur un parcours composé d’une majorité d’autoroute et de ville est plutôt très honorable. 

Des aides à la conduite appréciables, mais pas encore vraiment pleinement satisfaisantes

Pour se faciliter la vie, toutes les aides à la conduite désormais habituelles sont présentes. Leur utilisation sur autoroute est plutôt appréciable, puisque la voiture est capable d’adapter sa vitesse selon les voitures devant elle et de maintenir le cap. Le risque, s’endormir bien sur. Mais si la voiture ne détecte pas de très légères variations dans l’angle du volant, le système après avoir prévenu le conducteur se déconnecte.

A l’inverse, à plus basse vitesse, comme sur le périphérique Parisien, il faut garder l’oeil. Car le système ne sera pas capable de prendre des virages trop serrés. Dans ce cas, l’alerte de sortie de voie veillera pour vous réveiller de votre léthargie.

Le véhicule est également capable de s’arrêter seul en ville et de repartir seul. Pratique. Mais dans les faits, activer le système ou le réactiver, se révèle plutôt pénible, car les conditions doivent être optimales pour que le système puisse fonctionner ce qui nécessite de souvent surveiller les indications. Pas si reposant (ni rassurant) que cela au final, mais c’est un premier pas vers la conduite autonome, et il faut passer par là avant d’avoir quelque chose de pleinement satisfaisant.

Au final, cet Espace affiché à 56 300 € hors options (mais que l’on peut facilement trouver avec une réduction de 30%) se révèle être un excellent choix, si toutefois, on accepte d’être un peu à côté de la mode du moment. Correctement motorisé si on ne cherche pas la performance, plutôt économique à l’usage et qui offre un grand confort l’Espace paraît avoir tout pour lui, si ce n’est une valeur de revente très incertaine… avant qu’il ne devienne collector.

Synthèse et Fiche Technique Espace 5 restylé

Modèle essayé: Espace dCi 200 EDC Initiale Paris 4Control
Prix public (hors options / avec options de l'essai): 56 300 € / 60 550 € (toit panoramique, 7 places, peinture)
Moteur: Diesel dCi 200 (200 ch., 400 Nm dès 1 750 tr/min)
Dimensions: longueur 4 857 mm x largeur 1 621mm x hauteur 1 677mm
Consommation relevée: 7 l / 100 km
Consommation WLTP: 6,2 l / 100 km
Rejets CO2 WLTP / NEDC BT: 175 gr / 139 gr
 

On a aimé

Confort
Consommation raisonnable
Comportement routier

On a moins aimé

Tarif + malus
Performances décevantes
Certaines fonctions accessibles uniquement par l'Easylink

 

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